Maélie Williams

Question 1: Te rappelles-tu quand tout ça a commencé?

Tout a débuté il a environ un an et demi (au début de la pandémie), je travaillais extrêmement fort, environ 5 jours semaine (50 heures semaines), un jour je me suis pesée et le chiffre était un peu plus haut qu’a l’habitude (probablement une prise de muscles car je travaillais fort physiquement) mais ça m’a surprise et fait peur (je ne m’y connaissais pas beaucoup) alors j’ai commencé à surveiller ce que je mangeais, faire encore plus d’exercice et le chiffre est redevenu normal. Depuis ce jour là, j’ai commencé à manger de plus en plus santé et coupé tout ce qui « n’était pas santé », je m’entraînais souvent, je regardais tout ce qui avait rapport aux régimes ou aux entraînements sur les réseaux sociaux (ce qui m’a influencé beaucoup, je croyais beaucoup ce que je voyais, les régimes qui n’avaient pas de bon sens et je me disais qui fallait que je fasse pareil). Je ne mangeais pas beaucoup durant la journée au travail mais le soir je mangeais plus et j’étais capable de me maintenir (j’avais baissé mon métabolisme de base). Durant l’été et au début de mon année de secondaire 3, j’aimais beaucoup mon corps, j’avais réussi à obtenir ce que je cherchais (plein de monde me disait qu’il voudrait me ressembler et me trouvait belle, ce qui enrichissait mon pouvoir de satisfaction). Juste pour préciser j’ai jamais été grosse mais je trouvais toujours un défaut.

Question 2: Comment te sens tu par rapport à ton trouble alimentaire maintenant?

Pas totalement guérie, mais je m’en sors peu à peu. Il y a des rechutes et il y a des remontées. Mais ça va vraiment mieux et je commence à voir la lumière au bout du tunnel. Je me sens plus en contrôle de moi-même et moins la maladie qui décide.

Question 3: Est-ce que tu considères que tu t’en es sortie? Quel a été le déclic?

Pas totalement, mais je travaille là-dessus et ça va de mieux en mieux. Le déclic est quand je suis entrée à l’hôpital sur le bord de la mort et que plusieurs organes de mon corps ne fonctionnaient plus.

Question 4: Quels ont été tes moyens pour y arriver? Sinon, as-tu un plan pour t’en sortir?

Je peux pas mentir j’ai eu besoin de l’hôpital pour me donner un petit coup de pied dans le cul pour commencer la rémission. Ne pas se regarder dans le miroir et se répéter lorsque le trouble parle que ce n’est pas vrai et que tu es magnifique et que tu te vois pas comme tu es en réalité.

Question 5: Quel lien entretiens-tu avec ton poids, la balance et ton image corporelle?

Pas toujours facile, j’apprends à m’aimer et m’accepter comme je suis. C’est encore difficile de garder un poids stable, je descends souvent en bas de mon poids santé. Mais j’essaye d’apprendre à reconnaître mon sentiment de faim. 

Question 6 : Quels moyens prends-tu pour gérer tes émotions ou pour te changer les idées?

Respirer, me dire que c’est le trouble qui parle et attendre que ça passe, surtout pas embarquer dans mes émotions car c’est là que ça explose. Mes animaux m’aident beaucoup à gérer mes émotions ou faire quelque chose d’autre comme écouter un film ou être avec ma famille, mon chum.

Question 7 : Comment était ta relation avec la nourriture quand tu étais plus jeune?

Bien, je mangeais normalement, balancé, j’étais en santé.

Question 8 : Si tu pouvais retourner avant ton trouble alimentaire, que dirais-tu à la personne que tu étais?

Je dirais que tu étais parfaite, tu étais belle, forte, en santé. Le fait était que je m’aimais mieux avant le trouble alimentaire, je ressemblais à une femme, j’étais une athlète musclée et en santé, et maintenant, à cause du trouble, je dois tout me remuscler et recommencer. Maélie, tu es une femme, tu es fait pour donner la vie, tu as des organes à l’intérieur qu’il faut que tu protèges, tu es magnifique et parfaite.